Le p'tit matin des gens pas frais
Jean-Jacques Boitard
J’aime le travail quand il est fait
Au fond d’mon lit je me régale
Et vraiment ça me fait d’l’effet
Si j’en vois trop, ça m’fou la gale
Je n’pourrai pas l’aimer, tout l’temps
Ça d’viendrai vite, trop fatigant
C’est tell’ment dur d’savoir doser
Et d’oser dire, que c’est assez
Que c’est assez
Au p’tit matin des gens pas frais
Qu’est-c’que j’suis bien quand je me palme
J’en vois tout plein qui vont pointer
J’ai des principes, je reste calme
La grande aiguille, à déraison
Pendule le temps, à reculons
J’suis l’chef de gare, des heures fanées
Que j’vois passer, toute la journée
Toute la journée
J’vois qu’dans leur tête, c’est pas marrant
Sous le ciel bleu chantent les cigales
Que la en plus y’a pas d’accent
Quand j’entends çà, j’crois qu’je défaille
Et profiter comme çà, du vent
De l’air, des nuits, et des passants
M’donnent des envies à blackbouler
Ces idées noires, qui font rêver
Qui font rêver
Paresse, paresse quand tu nous tiens
C’est dégoûtant quant’nous on marne
C’est tout un art de ne faire rien
Quand on voit çà, on a la hargne
Y’a pas d’justice, c’est impudent
De profiter, d’tous ces pauvres gens
Qui vont gagner, de quoi s’payer
Au club machin, du temps à tuer
Du temps à tuer
J’aime le travail quand il est fait
Au fond d’mon lit je me régale
Au p’tit matin des gens pas frais
Qu’est-c’que j’suis bien
Quand je me pâme