Chanson de mer
Yves Gonnord et Jean-Jacques Boitard
Une vie de matelot
C’est pas de tout repos
Le métier de marin
C’est une vie de chien
Une vie de matelot
C’est pas de tout repos
Le métier de marin
C’est une vie de rien
Forçat de l’océan
Encaisse sans rien dire
Les crachins pénétrants
Des brumes de l’hiver
Les gifles répétées
Des embruns de noroît
L’étouffante moiteur
Des moussons d’Equateur
Une vie de matelot
C’est pas de tout repos
Le métier de marin
C’est une vie de chien
Une vie de matelot
C’est pas de tout repos
Le métier de marin
C’est une vie de rien
Cet équipage est borgne,
Fait de brutes et d’ivrognes
Aux regards délavés
Comme leurs bleus-de-chine
Qui regardent en chialant
La côte qui s’éloigne,
Effaçant doucement
Les silhouettes des femmes
Une vie de matelot
C’est pas de tout repos
Le métier de marin
C’est une vie de chien
Une vie de matelot
C’est pas de tout repos
Le métier de marin
C’est une vie de rien
C’est la voix du bosco
Braillant aux quatre vents
« je vais vous foutre’ vot’ sac !
A tous, tas de feignants ! »
Qu’on (ne) sait plus où donner
De la tête et des bras,
Les amarres qui filent
Vous arrachent les doigts
Une vie de matelot
C’est pas de tout repos
Le métier de marin
C’est une vie de chien
Une vie de matelot
C’est pas de tout repos
Le métier de marin
C’est une vie de rien
Tristes âmes endurcies
Par l’âpre solitude,
Sur des rafiots pourris
Rouillés de servitude,
Regrettent leurs enfants,
La chaleur d’une flamme,
La tranquille amitié,
Les caresses de femmes
Une vie de matelot
C’est pas de tout repos
Le métier de marin
C’est une vie de chien
Une vie de matelot
C’est pas de tout repos
Le métier de marin
C’est une vie de rien