Les lundis qui pleurent
Jean-Jacques Boitard
Les lundis qui pleurent
Le dimanche matin
Les non-dits qui nouent
Les câlins coquins
Racontent, racontent
Racontent, racontent
Les mardis qui leurrent
Les balades du soir
Où toute la famille
Se prom’ nait rasseoir
Nous disent, nous disent
Nous disent, nous disent
Au bout d’la jetée
A côté du quai
Quelques chalutiers
Plein de plaques rouillées
S’rappellent, s’rappellent
S’rappellent, s’rappellent
La grue d’cinquante tonnes
Qu’était posée là
Et l’regard tout fier
Qu’avait mon papa
J’fredonne, j’fredonne
J’fredonne, j’fredonne
Sur le bord de l’eau
Y’avait des pêcheurs
Paniers pleins de vers
Retraités songeurs
Le crachin se bruine
Mon cœur, mon cœur
Puis les quatre jeudis
Histoire de sauter
Avec les pieds joints
La semaine pliée
M’rappellent, M’rappellent
M’rappellent, m’rappellent
Que bientôt dimanche
Suivra le sam’di
Et que la bien sûr
On s’f’ra du crédit
D’enfance, d’enfance
D’enfance ….
C’est la fin d’semaine
Et moi, j’adore ça
Que j’aie d’la famille
Ou que j’n’en aie pas
Je rêve, je rêve
Je rêve…
Je rêve que le temps
N’s’arrêtera jamais
Que mes p’tits ennuis
Ben, c’est du chiqué
Qu’ils crèvent, qu’ils crèvent
Qu’ils crèvent…
C’est lundi…