Insulaire
Claude Cauqui - Jean-Jacques Boitard
Mon île a deux ailes d'or
Filées sur les oreilles
Deux collines blanches par-dessous
Et par-dessus deux proéminences
Elle sourit dans le bleu tergal
Fusiforme trésor
Que découvre ma main
Calanque oubliée
Que n'éclaire aucun ciel
Les yeux au bout des mains
N'y voient que voiles blanches
Et je deviens le vent à ce pressant appel
J'enveloppe mon île
Et ses odeurs de miel
Dans un souffle puissant
Au relent d'air salin
Sa taille ondoie et plonge
Se donne et se retient
Je me transforme alors en un zéphyr câlin
Et j'explore ses criques
Survolant l'orchidée
Même aux sources moussues
Où je suis altéré
Je m'attarde glissant en un vent très léger
Mon île devient calme comme un de ses bateaux
Drossée par le typhon
Roulant l'à-coup du flot
Coup par coup donne au vent
Victoires et défaites
En roulant bord sur bord
Comme ses grands oiseaux
Qui reposent vaincus brisés par la tempête
Mon île bat de l'aile
Oubliant mes assauts
En quelque plage blonde
Je me marie à l'eau
Mon île bat de l'aile
Oubliant mes assauts
En quelque plage blonde
Je me marie à l'eau
Mon île a deux ailes d'or
Filées sur les oreilles
Deux collines blanches par-dessous
Et par-dessus deux proéminences
Elle sourit dans le bleu tergal
Et par-dessus deux proéminences
Elle sourit dans le bleu tergal
D'après le poème « Insulaire » de Claude Cauqui